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Blancs

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Ma Solange, comment t’écrire mon désastre, Alex Roux [Extrait] . De Noëlle Renaude . Clandestins [Création] . D'Emmanuel Darley . Dors mon petit enfant . De Jon Fosse . Mise en scène troupe du Théâtre des Treize Vents, Jean-Claude Fall

Espace Blanc

Dans le théâtre à l’Italienne,
la parole surgie de l’ombre
s’appuie sur un lointain mystérieux.

Dans cette scénographie alternative que nous proposons
l’espace Blanc
tente d’apporter une autre résonance,
plus proche du vide, du commencement.
Une autre qualité de silence
pour accueillir la parole de l’acteur.

Gérard Didier

Blanc
c’est une couleur, ou plutôt une absence de couleur
c’est un trou de mémoire, comme une absence
c’est le silence parfois, comme un ange qui passe.

Blanche
c’est la page vierge où inscrire les mots.

Blancs
ce sont des découvertes à faire
ce sont trois espaces à explorer au cours d’un voyage labyrinthique
ce sont trois fois trois acteurs à écouter et à voir
ce sont trois auteurs bien vivants à découvrir :
Noëlle Renaude, Emmanuel Darley et Jon Fosse
ce sont trois pièces, trois créations de la troupe du Théâtre des Treize Vents, trois pièces très différentes qui font écho et s’éclairent les unes les autres.

Blancs nous parle d’un lieu qui nous fascine et nous inquiète, l’endroit qui fonde la dimension métaphysique, tragique, mystique parfois, de l’énigme que chaque être humain constitue.

Blancs nous parle de la mort, de l’endroit où nous sommes quand nous ne sommes « pas là ».

Blancs nous parle de cela avec douceur et tendresse mais aussi et surtout avec beaucoup d’humour, de vitalité, d’énergie.

Blancs est enfin un spectacle pour tous, de 10 à 110 ans, à voir tout seul ou à plusieurs et qui s’adresse à tous ceux qui veulent rire des choses sérieuses, ce qui de nos jours est bien une attitude « salvatrice ».

Jean-Claude Fall

Ma Solange, comment t’écrire mon désastre, Alex Roux

{gallery}Blancs-Ma-Solange{/gallery}

Ce n’est pas une histoire mais une multitude d’histoires qui nous racontent le monde.
Quelqu’un entend la vie autour de lui, un certain Alex Roux, et adresse des lettres à sa Solange…
Installons trois actrices sur/dans trois espaces isolés. Installons un dispositif plus qu’un décor.
Le public qui entre se défait de son espace, il est convié à une exposition.
Ici le corps est exposé. Ici le corps est travaillé par le texte. Le corps vocal.
Ce texte va nous donner par son rythme, sa typographie, sa grammaire : des vies, des chants, des jeux, du jeu. L’émotion à partager.
Gageure : le verbe devenu chair ici et maintenant.

L’équipe de création

Voici trois comédiennes « en ordre de marche » s’emparant d’un extrait de Ma Solange..., ce chahut verbal. Avec un goût certain pour la performance, elles disent tout, font tout, vivent tout en direct. Juste trois comédiennes… et Mme Sauvage, Muriel Jacob et sa sœur, son beau frère, un renard, le voisin Cusset, Amhed, les poules, le chirurgien, la famille Mort, Yvonne, Irène, Jean-Paul, Mme Fouilleur, Odilon, Louis,… et Solange.

Ma Solange..., en quelques chiffres : 4 années d’écriture, trois tomes, 370 pages, plus de 2000 voix et figures ; qui se succèdent, se chevauchent et s’enchaînent pendant 18 heures.

Texte hors norme, véritable événement d’écriture, tant dans le parcours singulier de Noëlle Renaude que dans le champ des écritures dramatiques contemporaines, qui met à l’épreuve acteurs, metteurs en scène et spectateurs. A l’origine (la petite histoire de Ma Solange...) : Christophe Brault, acteur, demande un jour à Noëlle Renaude de lui écrire un texte pour lui seul. Un monologue ? Noëlle Renaude trouve que c’est plutôt simple et donc relativement peu intéressant, de mettre la bonne parole dans le bon corps (ou l’inverse) : à l’adéquation monologique et au cadre rassurant d’une petite forme, l’auteur va au contraire préférer le déferlement démesuré d’une parole polyphonique, et décider de faire de l’oralité l’unique socle dramaturgique de l’écriture.

Julie Sermon, Le Matricule des anges  -  Nov-Déc. 1997

L’écriture (de Noëlle Renaude) a sans cesse la bougeotte : un véritable geste de rébellion qui en toute liberté et sans honte charrie l’excédent et le gâchis.

Michel Cerda, « Noëlle Renaude fait feu de tout bois »

L’auteur

Je suis née et j’ai toujours vécu à Paris, mais mon ascendance rurale est forte. Je passais mes vacances en Normandie et petite, j’aimais observer les drames et les liens secrets d’un village. J’ai vécu toute mon enfance dans des histoires. (…) J’ai étudié l’histoire de l’art puis le japonais. Je suis entrée dans le monde littéraire par le biais de la traduction. La nécessité de l’écriture est venue brutalement, à 27 ans. J’ai acheté un cahier, un crayon et je me suis mise à rédiger du sous-Proust. Un ami m’a commandé une pièce de théâtre, le projet n’a pas abouti mais dès lors, je n’ai plus fait d’infidélité à l’écriture dramatique. Je travaillais en plus pour la revue Théâtre Public. (…)
J’ai un dégoût profond de la solitude. Or l’écriture est un acte solitaire. J’ai besoin de la communauté du théâtre où les mots vont être pris en charge par les acteurs et les spectateurs. Je suis fidèle au théâtre car il contient une vraie violence. Je trouve essentiel qu’un auteur soit témoin de sa propre écriture. Accepter ce passage extrêmement intime au public, c’est accepter l’obscène, la honte. Cela permet de ne pas se leurrer. (...)
Oui, l’écriture est un moyen de transmettre. C’est une manière de faire vivre plus longtemps les morts. Toute vie compte à mes yeux. Je ne traite pas de grands sujets historiques. Je cherche à parler de la grâce de l’être humain au détour de ses côtés pitoyables et misérables.

Noëlle Renaude, « La vie et tous ses bruits » - Propos recueillis par Laurence Cazaux, Le Matricule des anges - Nov-Déc. 1997

Clandestins

{gallery}Blancs-Clandestins{/gallery}

Deux dans une salle d’attente. Pas précisé où ni quoi. Attente de quoi. Savent pas eux-mêmes. Ou alors s’imaginent. Supposent. Aimeraient bien que mais va savoir.
Commencent par faire connaissance. Déjà ça. Toujours ça.
Un autre qui survient, gardien ou genre. Surveillant peut-être. S’étonnant de les voir là. Pas prévus. Rien à faire là. Ni attendre ni rien.
N’auraient pas dû mais bon. Une fois là, que faire ?
Exclus, là comme ailleurs, à la recherche de, comment déjà ?, bonheur, oui, ou approchant.
Le troisième qui s’acoquine, le troisième qui s’accointance. Et ensemble de chercher le moyen, le chemin pour franchir la porte au bout de l’attente.

Emmanuel Darley

Tout est langue, l’absence, le souffle, la ponctuation. Les silences, oui, doivent entrer dans l’écriture. Phrases en suspend. Finales laissées à discrétion. Partition de musique, sons qui répondent à d’autres, rythme saccadé ou coulé, envolées abrégées ou non.

Emmanuel Darley

Langue d’humanité perdant peu à peu langue. Cherchant à la retrouver. Langue qui s’oppose à la bouillie verbale, aux mots vides, aux mots n’importe quoi. Mots qui blessent. Anti-bavardage, dire juste l’essentiel. Langue d’après le désastre.
Langue qui regarde vers le bas, vers ceux qui n’ont pas toujours la parole, petits de l’échelle sociale qui dans leur petitesse se sont octroyés cette liberté d’inventer, de détourner, de malaxer les mots. Chez qui la langue bouge, consciente ou non. Argot, mots, tournures des régions, des métiers. Phrases, là aussi, suspendues parce que l’on est en connaissance, d’un même pays, j’avance quelque chose, je le laisse en commun et l’on se comprend.

Emmanuel Darley

1 : Kesta ?
2 : Sta quoi ?
1 : Sta à me r’garder là dessus, hein ?
2 : Ren. Ren de ren.
Qu’nous deux ?
1 : Ouais, personne là. J’tais le premier, ouais.
2 : B’zare, non ? Tas d’gens bousculés, j’pensais moi.
1 : Ben non.
2 : Panne, p’têt.
1 : Bon courjus dans l’stème qu’a stoppé tout là.
2 : D’puis longtemps toi là ?
1 : P’têt heu, bon, pas trop. Juste temps à faire tour là, zieuter de côté là et là et puis bon. Poser l’cul.
2 : Ah ouais, tout comme moi juste après quoi.
1 : Voilà.

L’auteur

Emmanuel Darley est né en 1963. Après de brèves études cinématographiques, il travaille en librairie et cela durant une quinzaine d’années. Trop de livres distrait, il préfère donc tout changer, il quitte Paris pour le sud et s’imagine animateur d’ateliers d’écriture.

Dans sa première vie, il a publié deux romans (Des petits garçons, janvier 1993, Un Gâchis, janvier 1997), dans la seconde il commence à écrire pour le théâtre. Une première pièce, Badier Grégoire est mise en espace par Michel Didym à Théâtre Ouvert en mai 2000.
D’autres textes suivent : Plus d’école, mis en scène par Jean-Marc Bourg à Montpellier en 1999 ; Pas Bouger, mis en scène par le même Jean-Marc Bourg à Montpellier en mars 2000 ; Qui va là ?, pièce en appartement créée par Alex Selmane à Béziers en avril 2000 ; Là-haut la lune, texte jeune public mis en scène par Michèle Heydorff à Narbonne en décembre 2002 ; et Quelqu‘un manque en 2003. Toujours en 2003 il publie un troisième roman Un des malheurs, polyphonie sur la guerre, et adapte pour le théâtre Un Gâchis, mis en scène par Gilles Dao. Création en février 2004, à Paris, de C’était mieux avant, dans une mise en scène de Gilles Dao.

Dors mon petit enfant

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Trois personnes, trois figures, trois anges sont quelque part, nulle part, hors du temps et pourtant ici et maintenant, ils essaient de comprendre, de se rassurer, d’apaiser…

Dors mon petit enfant est un magnifique texte poétique, métaphysique et énigmatique. Il présente des personnages hors du monde (pas encore nés, ou morts peut-être). Aux interrogations sur la question d’« être » il donne une réponse inattendue, déplacée et surprenante, comme un coup de théâtre aussi léger qu’un effleurement d’ailes.

Jean-Claude Fall

Les « mouvements » des personnages sont réduits au minimum. Les phrases clés sont, comme un leitmotiv dans une œuvre musicale, souvent répétées. Ainsi Fosse crée au théâtre ce qu'on appelle au cinéma des gros plans et des ralentis. Sauf que Fosse n'utilise pas ces moyens d'une façon ponctuelle. Il en fait son style.

Personnage 1
Où sommes–nous

Personnage 2
Je n'en sais rien

Personnage 1
Tu dois bien le savoir
tu dois bien savoir quelque chose

Personnage 2
Mais je ne sais pas
je n'en sais rien
Bref silence
Nous sommes peut-être
il s'interrompt

Personnage 3
à l'écart
Moi non plus
Silence
Moi non plus je ne sais pas où nous sommes
Silence
Mais quelle importance
Quel intérêt de savoir où nous sommes

Personnage 2 à Personnage 1
Mais je

Personnage 1 l'interrompt
Toi tu es déjà venu ici

Personnage 3
Moi aussi je suis déjà venu ici
j'ai toujours été ici
même quand je n'étais pas ici
j'étais ici
Je suis à ma place
dirais-je presque

L’auteur

Jon Fosse est né en 1959 à Haugesund sur la côte ouest de la Norvège. Il a écrit plus de vingt livres, notamment des romans mais aussi de la poésie avant de commencer à écrire pour le théâtre. D'abord par pure nécessité économique et puis, encouragé par son premier succès, avec une passion grandissante. Intensifier le rapport entre la scène et les spectateurs, créer quelque chose de bouleversant en opérant avec un minimum de moyens, voilà son programme.
Il est traduit en français depuis 1998 : Et jamais nous ne serons séparés, Melancholia, L’enfant, Le nom
Il a obtenu plusieurs prix littéraires, dont le prix Ibsen en 1996.

Au théâtre, en tout cas dans le théâtre tel que je le pratique, on peut utiliser le silence, le non-dit, ce qu’il y a entre les mots. J’ai souvent le sentiment que ce qu’il y a de plus important dans mes pièces, c’est ce qui n’est pas dit. Pas les mots, mais ce qui est derrière les mots, entre les mots, ce qui est présent de manière invisible : voilà de quoi il s’agit. Et dans une bonne mise en scène, on arrive à voir cette présence invisible. On voit comment elle détermine les personnages et l’action. C’est peut-être étrange pour un écrivain de dire que les mots ne sont pas ce qu’il y a de plus important.
(…)
Je suis peut-être enfin devenu un vrai auteur dramatique dans la mesure où je pense maintenant que des dialogues plus ou moins hésitants peuvent mieux évoquer les anges qu’un langage où les anges sont explicitement désignés. (...) La signification est une malédiction, l’absence de mots nous sauve, disait le poète norvégien Tor Ulven.

Entretien avec Terje Sinding, 9 décembre 2001

Ma Solange, comment t’écrire mon désastre, Alex Roux
[Extrait]
De Noëlle Renaude
Mise en scène troupe du Théâtre des Treize Vents

Clandestins
[Création]  
D’Emmanuel Darley
Mise en scène Jean-Claude Fall

Dors mon petit enfant
De Jon Fosse  
Mise en scène Jean-Claude Fall

Coordination artistique Jean-Claude Fall
Coordination installation scénographique Gérard Didier
Scénographie, lumières et costumes Martine André, Marie Delphin, Gérard Didier, Gérard Espinosa, Jean-Claude Fall, François Guille des Buttes

Ma Solange, comment t’écrire mon désastre, Alex Roux
Collaboration artistique Renaud Marie Leblanc
Texte publié aux Éditions Théâtrales

Clandestins
Assistante mise en scène Fanny Rudelle

Dors mon petit enfant
Traduction Terje Sinding - L’Arche Éditeur

Avec 

Ma Solange, comment t’écrire mon désastre, Alex Roux
Roxane Borgna, Fanny Rudelle, Christel Touret

Clandestins
Fouad Dekkiche, Babacar M’baye Fall, Luc Sabot

Dors mon petit enfant
Roxane Borgna, Isabelle Fürst, Christel Touret

Création

Production Théâtre des Treize Vents / Centre Dramatique National de Montpellier Languedoc-Roussillon

Création 2004