En fond sonore les cris des enfants jouant dans une cour d’école, le bruit d’un téléviseur allumé. Georges Bush et ses faucons, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, le peuple de Bagdad, la tempête dans le désert immobilisant les merveilles technologiques de l’US Army sont les personnages fugitifs d’une longue digression rageuse. Ils appartiennent au Système, une hydre informe, tentaculaire. Une véritable organisation, une mafia des maîtres du monde, mais de quel monde ? de quels maîtres pour quels sujets ?

Dans une colère froide, d’une noirceur totale, ce texte très politique tente de démêler les imbrications folles de l’empire politique américain et du pouvoir de la finance. Il nous donne à entendre ces sociétés sciemment abandonnées au désœuvrement, au chômage, à la vie factice des « people » à la notoriété immense, éphémère et creuse. Écrit à la première personne, proche du journal intime, Le Système emmêle le je, le nous, le eux, plongé dans les guerres des Bush père et fils en Irak, prémisse et aboutissement d’un très long processus d’annihilation de la démocratie.